Hôtel de Lassay
^{Seul le prononcé fait foi}

Madame la présidente de l’Observatoire Territoria, sénatrice des Yvelines et présidente de la commission des Affaires économiques du Sénat, chère Sophie PRIMAS,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames, messieurs

Je suis très heureux de vous accueillir à la présidence de l’Assemblée nationale, en cette galerie des Fêtes si bien nommée puisque nous nous apprêtons justement à fêter les lauréats, présents nombreux, des prestigieux prix Territoria.

Créé par l’Observatoire national de l’innovation publique, le prix Territoria récompense, depuis 1986, les réalisations innovantes et exemplaires des communes, départements, régions, EPCI...

Ouvert à tous les acteurs publics locaux, il distingue les précurseurs, en vue de faire connaître et essaimer les bonnes pratiques dans tous les domaines de l’action publique locale. 

Longtemps, le Sénat a bénéficié, non de l’action locale, mais de la remise des prix Territoria

Puis il y eut des travaux au Sénat, une cérémonie que j’ai eu le bonheur d’accueillir ici en 2018, un retour au Sénat en 2019, un plateau télé en 2020 par la faute de la Covid, et vous voici de retour en 2021 à l’Assemblée nationale.

Nous sommes donc sur le point d’instituer l’alternance, ou une nouvelle navette, entre Sénat et Assemblée. 

Et je ne manquerai pas de faire savoir au président du Sénat, comme vous sénateur des Yvelines, chère Sophie PRIMAS, que c’est un honneur de voir l’Assemblée, la chambre dite « basse », considérée comme presque aussi « haute » que le Sénat, par les organisateurs de votre prix.

Plus sérieusement, j’ai parcouru la liste des territoires, mais surtout des projets que vous allez mettre en lumière ce soir. On mesure, à la lecture de ce catalogue à la Prévert, la richesse, la diversité des initiatives locales, dans tous les domaines. 

Permettez-moi toutefois un minuscule reproche. Hormis la Loire-Atlantique, qui comme chacun sait est bretonne, les quatre autres départements bretons sont absents de votre palmarès et singulièrement celui du Finistère : c’est un tort qui ne demande qu’à être réparé, j’en suis sûr. 

Je ne doute pas que leur absence s’explique par leur absence de candidature. Je ne manquerai donc pas de les encourager à candidater, pour que le président Larcher puisse, dès l’année prochaine, saluer le génie breton…

Il est tellement simple de reproduire ce qui a toujours été, de faire ce que l’on nous demande de faire… Mais il y a ceux qui osent innover. Depuis plus de trente ans, votre Observatoire et ses partenaires récompensent, mais surtout montrent à voir la capacité d’initiative, l’extraordinaire inventivité de nos collectivités territoriales.

Et si certains craignaient que ces innovations ne soient qu’un affichage, qu’un effet de mode, qu’un supplément d’âme, votre Observatoire, dans la durée, démontre au contraire qu’innover entre bel et bien dans l’ADN même des territoires.

La décentralisation a libéré des énergies et, à titre personnel, je suis convaincu que la différenciation sera une nouvelle étape pour permettre aux collectivités d’innover, d’oser. Nous en débattons cette semaine, en séance.

Je ne doute pas un instant que les 500 000 élus locaux, les près de deux millions de fonctionnaires territoriaux, nos soixante millions de concitoyennes et de concitoyens, aient toutes les capacités, les aptitudes, les aspirations à trouver tous les jours des solutions concrètes, opérationnelles, mais aussi collaboratives et même coopératives.

Le génial Picasso disait que « chaque enfant est un artiste. Le problème c’est de rester un artiste lorsqu’on grandit. » Les collectivités locales restent jeunes, et c’est tant mieux ! Je vous invite, lauréats d’aujourd’hui et de demain, à cultiver cette créativité, cette jeunesse, cette innovation, cette disruption même !

On a beaucoup parlé, lors du dernier Congrès de l’AMF, de la lassitude des maires : elle est sans doute avérée. Parlons aussi des petits bonheurs, des heureuses réussites, des aventures collectives, parfois même de la reconnaissance que l’on vit quand on est élu, quand on est fonctionnaire territorial. 

Oui, œuvrer au quotidien au lien social, à la prévention, imaginer la revitalisation de tel quartier ou imaginer des transitions environnementales, citoyennes, numériques, c’est passionnant !

Être élu, c’est avoir sa passion pour activité et non pour métier. Merci à toutes et tous d’avoir montré, avec talent et passion, vos petites et grandes réussites. Vous n’avez pas perdu de temps à avoir envie, à essayer de, à demander de : vous avez fait !

Et nos concitoyens préfèrent toujours les élus qui osent à ceux qui causent. 

Chers lauréats, je vous présente toutes mes félicitations pour les lauriers que vous allez très légitimement obtenir ce soir. 

Bravo et merci à tous !