Hôtel de Lassay
^{Seul le prononcé fait foi}

Monsieur le Ministre, cher Julien Denormandie,
Monsieur Directeur général de l’ANRU, cher Nicolas Grivel
Madame la Déléguée générale de la Fondation Agir contre l’Exclusion, chère Laurence Drake
Monsieur le Commissaire général délégué du Commissariat général à l’Égalité des Territoires, cher François-Antoine Mariani, 
Mesdames et messieurs les parlementaires, mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs, représentants les partenaires de ce concours, 
Mesdames, messieurs,
Chers amis,

Bienvenue à l’Hôtel de Lassay !

C’est un bonheur et un honneur de clôturer cette soirée de remise des prix du concours « S’engager pour les quartiers ». J’avais déjà eu le plaisir d’être avec vous l’an dernier pour l’édition précédente, mais c’était l’allocution d’ouverture que j’avais prononcée.

Vos prédécesseurs étaient stressés, se demandant s’ils allaient gagner, après une rude journée à passer devant le jury, pour répondre à toutes ses questions. 

J’ai la chance, ce soir, de voir des mines réjouies. Il y a sept beaux vainqueurs, mais je crois pouvoir dire que les quinze candidats ont tous gagné, en tout cas mon estime et celle de l’Assemblée nationale.

C’est d’ailleurs pourquoi je veux tous vous citer à nouveau, car vous méritez qu’hommage vous soit rendu dans ce haut lieu de la République qu’est l’Assemblée nationale.

Permettez-donc qu’en notre nom à tous, je félicite :
•    L’association Atelier Mob à Alençon ;
(Et je crois que l’on peut les applaudir au fur et à mesure.)
•    L’association du Centre de santé du Blosne, à Rennes ;
•    L’association Dispensaire du mieux-être, à Nantes (Loire-Atlantique, et aussi un peu en Bretagne…) ;
•    L’association Compagnie Lu2, de Paris, pour son action menée à Strasbourg ;
•    L’association Espace créateur de solidarités, de Saint-Fons (Rhône) ;
•    L’association Les Mamans citoyennes, de Mulhouse ;
•    L’association Couleur d’avenir, de Montreuil ;
•    L’association OPRA, de Bastia ;
•    L’organisme HLM Dynacité, de Bourg-en-Bresse;
•    L’association À vos soins, de Saint-Nazaire ;
•    L’association Déchets d’arts, d’Épinay-sur-Seine ;
•    L’association Espace textile rive droite, de Lormont;
•    L’association Agame, de La Possession à La Réunion et ce sont eux qui ont fait le plus long voyage ;
•    L’association Banlieues sans frontière en action, de Maisons-Alfort ;
•    L’association Méta 2, à Marseille.

Je sais que Jean-Louis Dumont, président de l’Union sociale de l’Habitat, qui a été député ici de 1981 à 2017, aurait pu souligner le rôle tout à fait central du logement social et des sociétés de HLM, dans le devenir des quartiers. Il n’a pas pu nous rejoindre.

Permettez-moi aussi de souligner le fait que quatorze nommés ou nominés sur quinze sont des associations. Et posons-nous sincèrement la question : que serait la vie sans les associations ? Que seraient les quartiers sans la vie associative ? Oui, le premier et parfois le seul engagement n’est pas politique, il n’est pas non plus syndical – même si on en parle beaucoup ces derniers jours… Le premier des engagements est associatif et c’est encore plus admirable quand il s’agit de s’engager pour son quartier, dans son quartier.

Je veux aussi saluer le travail de Nicolas Grivel et de ses équipes à la direction de l’Agence nationale de la Rénovation urbaine. Il contribue à détruire et reconstruire des tours et immeubles, mais ils ont aussi déicé de soutenir beaucoup plus fortement les associations et les acteurs de la politique de la ville.. 

Je saisis d’ailleurs l’occasion de saluer Olivier Klein, malheureusement absent car pris dans les embouteillages, maire de Clichy-sous-Bois et président de l’ANRU depuis 2017. Il a succédé au député François Pupponi qui se saisit d’ailleurs de tous les textes de loi discutés à l’Assemblée concernant les quartiers.

Je suis député d’une circonscription très rurale et donc pas tout à fait un spécialiste de la rénovation urbaine. Mais je sais et je crois très sincèrement que l’on peut, et même que l’on doit aimer son quartier comme d’autres aiment leur terre. 

Je comprends que l’on ne veuille pas le quitter, mais au contraire s’y attacher et s’échiner à le promouvoir, à déconstruire les idées fausses et les stéréotypes qui circulent. 

Oui, les territoires ruraux comme les quartiers sont des lieux de vie, des endroits où l’on rencontre parfois le monde entier, où le verbe est haut, mais le cœur large ; où la jeunesse ne se résigne pas à l’ennui, mais se révèle entreprenante, imaginative, mobilisée sur les réseaux sociaux comme dans la vie locale. Vous l’avez tous démontré ce soir !

Je conçois que l’on veuille dire que son quartier est le plus beau parc, « le plus beau parc d’attractions » comme le chantaient les Toulousains de Fabulous Troubadours il y a plusieurs années. Je comprends que l’on puisse vouloir y rester, y travailler, plutôt que de déménager…

Les quartiers sont vivants, vibrants, bruyants ; et quand on se décide à s’y engager, cela fait presque chanceler l’ordre établi.

On demande trop souvent aux banlieues, aux quartiers d’être calmes, presque invisibles. Or, il y a l’invitation de la fondation FACE et de son président Gérard Mestrallet, de l’ANRU, de Julien Denormandie de bouger, de s’engager.

Je veux que l’Assemblée nationale soit au rendez-vous de cette valorisation méritée de que vous faites, les uns et les autres, chez vous, pour changer la vie, changer la ville. Nous devons ensemble contribuer à ce que cela se sache, s’entende ! 

Ce n’est pas tout à fait le genre de la maison… Pourtant je comprends les « Deux frères » du groupe PNL qui dans leur dernier album, sorti cette année, chantent fièrement, dans Chang, un titre de leur dernier album :

 « Une chance qu’ils aient pas détruit mon bâtiment
Peut-être qu'un jour j’pourrais l’montrer à mes enfants. »

C’est sans doute une évocation de la cité Gagarine, leur cité, aujourd'hui déserte et promise à la destruction. Ce choix est considéré comme « une fierté » dans le quartier, où plusieurs jeunes évoquent spontanément le souvenir de « ces grands du bâtiment C qui nous donnaient des parts de pizza », qui « vivaient chez leur grand-mère, au douzième étage » et « passaient leur vie au quartier, du soir au matin ».

Oui, les quartiers peuvent être beaux, oui, vous pouvez en être fiers car vous vous y êtes engagés.

Comme Charles Baudelaire l’écrivit dans son Journal : « Tout enfant, j’ai senti dans mon cœur deux sentiments contradictoires : l’horreur de la vie et l’extase de la vie. » Je vais vous avouer que ce qui fait le bonheur, le sens de la vie, ce n’est pas d’habiter ici ou ailleurs, ce sont les liens, les amis, les relations, les discussions et échanges qui donnent du gout, de la profondeur, du sens !

On peut regarder les quartiers comme la vie. Et ce soir, assurément, les quartiers ne font pas peur, ils ne sont pas dégradés, mais ils suscitent chez moi de la fierté et de la reconnaissance. 

Merci à toutes et tous pour votre engagement, pour votre présence. Vous serez toujours les bienvenus à l’Assemblée nationale. Et je suis particulièrement heureux de vous inviter à poursuivre votre soirée autour du verre de l’amitié.

Merci et bravo !