Hôtel de Lassay
^{Seul le prononcé fait foi}

Mesdames et messieurs les Députés,

Madame la Présidente de France Télévisions, chère Delphine Ernotte,

Madame la Directrice générale de SNCF Gares & Connexions, chère Marlène Dolveck,

Monsieur le Président des éditions Gallimard, cher Antoine Gallimard,

Madame Pénélope Bagieu,

Mesdames, messieurs,

Je suis très heureux de vous accueillir ce soir, dans la galerie des Fêtes de l’hôtel de Lassay, pour cette soirée consacrée aux femmes qui « changent le monde à leur manière », en compagnie des « Culottées » de Pénélope Bagieu.

Dimanche prochain, le 8 mars, nous célébrerons la Journée internationale des droits des femmes. Mais, pour les femmes dont Pénélope Bagieu a dessiné les trajectoires, et pour celles que vous entendrez ce soir, la mobilisation se joue tous les jours. Elle est l’engagement d’une vie, l’héritage de générations.

Au point que cette Journée du 8 mars serait aujourd’hui presque dévoyée, anachronique. On en critique à l’envi le caractère trop ponctuel, événementiel, alors que le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes devrait se livrer tous les jours.

Alors oui, je crois comme vous que cette lutte est permanente et nécessaire, et que l’on ne peut décemment pas la limiter à une journée.

Mais je crois aussi à la puissance des événements qui rassemblent, à la symbolique de ces moments qui nous réunissent et nous fédèrent.

Il y a peut-être là une rémanence du « en même temps ». Mais il y a surtout cette volonté farouche de ne négliger aucun moyen, aucune opportunité, de faire avancer l’égalité.

C’est dans cette perspective que j’ai souhaité faire entrer ici, à l’Assemblée nationale, ces « femmes qui changent le monde à leur manière ». Je crois qu’elles peuvent nous réunir et, toutes, nous apprendre quelque chose.

Ces femmes, ce sont d’abord ces « Culottées » que Pénélope Bagieu a dessinées avec tant de justesse et de talent : vous pourrez découvrir leurs destins au cours de l’exposition et à travers les vidéos qui leur ont été consacrées.

Entre ces pionnières, il n’est pas question de choisir, mais je dois dire que l’une d’elles a tout particulièrement retenu mon attention. Elle s’appelait Giorgina Reid, née en Italie au début du siècle dernier, avant de traverser l’Atlantique pour rejoindre les États-Unis. Les falaises de Rocky Point, plus précisément. Or ce lieu qu’elle choisit et qu’elle chérit est menacé par les tempêtes et l’érosion. Alors elle consacre sa vie entière à la protection de cette terre et de son phare.

Elle crée un système de protection ingénieux et novateur, afin de retenir le sable et d’évacuer l’eau qui menace d’engloutir le rivage. Elle parvient à convaincre les garde-côtes, d’abord très méfiants à son égard, de l’efficacité de son dispositif. Et à force de travail, d’engagement et de conviction, elle permettra à cette terre de se maintenir et de prospérer.

Depuis mon « bout du monde » qu’est le Finistère, vous comprendrez que cette histoire me touche. Mais nul besoin d’être familier de ces terres littorales, battues par les vagues et les vents, pour apprécier Giorgina Reid : je crois que sa persévérance et son engagement nous parlent à toutes et à tous.

Ces femmes, ce sont aussi celles que vous aurez le plaisir et l’honneur d’entendre ce soir. Chacune porte une voix singulière : qu’elles soient journalistes, scientifiques, réalisatrices, elles nous prouvent que les destins ne sont ni figés ni tracés. Elles nous montrent aussi que la lutte contre l’injustice et les préjugés a traversé notre histoire et qu’elle conserve tout son sens aujourd’hui.

Je suis heureux et fier d’associer à cet événement la législature la plus féminine de l’Histoire : une législature qui chaque jour œuvre pour l’égalité entre les femmes et les hommes, par les lois qu’elle vote, mais aussi par les travaux d’évaluation et de contrôle qu’elle conduit.

Nous l’avons vu encore récemment, à l’issue du Grenelle contre les violences conjugales, puisqu’une loi visant à protéger les victimes a été conçue par des parlementaires, en lien avec le terrain : les associations, les victimes, les responsables publics… Puis elle a été votée ici, en première lecture.

Je voudrais, pour conclure, vous dire que ces voix, ces portraits, ces destins de femmes nous rappellent l’importance du chemin parcouru. Ils nous disent aussi que beaucoup reste à faire.

J’espère qu’en étant exposées ici, à l’Assemblée nationale, ces « Culottées » toucheront tous ceux qui les croiseront, petits et grands, parlementaires et citoyens. Car c’est collectivement que nous poursuivrons leurs combats.

Je vous remercie pour votre attention et cède la parole à Mélanie Taravant, qui vous accompagnera durant cette soirée.