Finale des joutes oratoires de la French Debating Association

Lundi 1 avril

Hôtel de Lassay
Seul le prononcé fait foi

Mesdames et messieurs les députés,
Monsieur le Premier ministre, cher Jean-Marc Ayrault,
Monsieur l’Ambassadeur du Pakistan (M. Moin Ul-Haque),
Monsieur l’Ambassadeur de la République d’Irlande auprès de l'OCDE et de l'UNESCO (M. Dermot Nolan),
Mesdames et messieurs les jurés,
Mesdames, messieurs,

En ce haut-lieu de l’éloquence qu’est parfois l’Assemblée nationale, quoi de plus naturel que d’organiser ici des joutes oratoires ? C’est donc avec grand plaisir que je vous accueille en ces lieux, pour cette dernière manche du tournoi d’éloquence organisé par la French Debating Association. 

Même si c’est pour moi la première fois que j’ouvre cette manifestation, je sais que ce rendez-vous tend à devenir un rite annuel au Palais-Bourbon et je m’en félicite. 

Tout comme le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, en effet, je crois en la force de l’éloquence : sa force dans les débats parlementaires et politiques bien sûr, mais aussi et surtout sa force éducative, car l’éloquence nous grandit et nous aide à avancer dans la société. 

L’éloquence, au sens strict, est l’art de bien parler ; mais nous savons qu’elle est bien davantage. C’est aussi l’art de convaincre, autrement dit de faire passer des idées et, plus important encore, de les faire partager et approuver par ceux qui vous écoutent. C’est pourquoi l’éloquence est si foncièrement politique. Elle a une force parce qu’elle est elle-même une force ! 

Nous l’avons vu durant le Grand Débat : tant de Français qui se sentaient négligés, oubliés, assignés à résidence, se sont senti pousser des ailes quand ils ont eu la parole et qu’ils ont dû mobiliser toutes les ressources de la rhétorique pour se faire entendre. 

C’est pourquoi il est bon d’enseigner l’éloquence dès l’école, pour renforcer l’égalité des chances, pour donner à tous ce droit à la parole constitutif de la démocratie. 

Ce choix de l’éloquence, vous l’avez fait de manière pionnière depuis plusieurs années déjà, avec cette exigence supplémentaire de s’exprimer en anglais 

Il y a un peu plus d’un siècle, l’humoriste Tristan Bernard faisait ce constat désabusé : « Les Français croient qu’ils parlent bien le français parce qu’ils ne parlent aucune langue étrangère. » La manifestation de ce soir nous montre que les temps changent : heureusement ! 

Bien sûr, je suis un amoureux de la langue française et un défenseur de la francophonie ; mais sans exclusive.Mon anglais, je vous l’avoue, est sans doute perfectible… Quoiqu’infiniment moins bien que Jean-Marc Ayrault, je parviens à m’exprimer suffisamment bien en allemand pour échanger avec mes collègues d’outre-Rhin et former avec eux une Assemblée franco-allemande, pour la première fois dans l’Histoire. 

Et quand je considère le désastre annoncé du Brexit, je me dis qu’une Chambre des Communes franco-britannique aurait peut-être été utile… 

Tous les Européens, en tout cas, devraient méditer cette belle phrase de Charlemagne : « Avoir une autre langue, c’est posséder une deuxième âme. » 

Dans l’hémicycle, il est vrai, la langue française est de rigueur. C’est ce qui contraignit jadis au silence le député James MacAdaras : un authentique Irlandais, venu secourir la France durant la guerre de 1870, à la tête d’un bataillon de volontaires recrutés sur son île. Naturalisé sur le champ de bataille, il fut ensuite élu député français, en 1889, à Sisteron, mais il n’osa jamais monter à la tribune hélas. 

Ils sont trop discrets, ces Irlandais ; et c’est en ayant conscience de contrarier quelque peu sa modestie légendaire que je voudrais saluer celui qui est au fond l’âme de ce concours d’éloquence, Declan MacCavana,bien connu à l’Assemblée nationale par tous ceux qui cherchent à améliorer leur anglais. 

Nous le savons bien, ces derniers mois n’ont pas été faciles pour lui, et pourtant il a fait tous les efforts pour que ce concours ait lieu comme prévu. Avant de céder la parole aux jeunes tribuns qui vont maintenant s’affronter, je vous demande de l’applaudir. 

Je vous remercie. 

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