Hôtel de Lassay
^{Seul le prononcé fait foi}

Mesdames et messieurs les députés,

Mesdames, messieurs,

Ce fut un honneur de vous accueillir, ici à l’hôtel de Lassay, ou bien, pour la grande majorité d’entre vous, de manière virtuelle, pour cette nouvelle édition de Dialoguer pour Agir, consacrée cette année à la santé et au numérique.

En lançant, il y a un an, la première édition de Dialoguer pour Agir, je partais du constat que nos manières de voir le monde et d’interpréter ses mouvements, sont différentes, multiples, souvent contradictoires. Or, malgré toutes ces divergences, notre responsabilité collective est de garder un monde commun.

J’avais donc souhaité créer un lieu et un moment d’échange où chacun pourrait prendre le temps de mesurer ensemble les complexités, reconnaître les différents points de vue, et faire un bout de chemin vers la compréhension mutuelle.

C’est ainsi qu’est né ce rendez-vous atypique, Dialoguer Pour Agir, auquel j’ai convié des personnalités d’horizons très divers, issues de la société civile, de la démocratie sociale, de la vie politique et du monde associatif.

Pour cette nouvelle édition, et suite à notre rencontre avec AI For Health, que je remercie pour avoir co-organisé cet événement, nous avons souhaité donner une dimension nouvelle au dialogue et à l’action, en organisant les échanges sur deux journées distinctes.

D’abord, une série d’ateliers thématiques, qui se sont tenus mercredi dernier. Chaque atelier fut centré sur un « paradoxe », ou une « tension » : par exemple, comment appréhender la profusion de données disponibles d’une part, et garantir la qualité de la connaissance qui en est issue d’autre part.

Chacun de ces ateliers a réuni un panel de praticiens, d’experts, de décideurs publics, d’élus, de représentants associatifs ou d’entrepreneurs… Le principe même de ces échanges consistait à sortir des postures convenues, pour que chacun fasse un pas vers les problématiques auxquelles l’autre est confronté. Le huis-clos a fortement contribué à des prises de paroles constructives et riches, permettant d’aboutir à des synthèses opérationnelles. Je m’en félicite et vous remercie pour ce travail.

Vient ensuite le temps de l’appel aux actions. C’est toute l’ambition de cette seconde journée que j’ai le plaisir de conclure.

Car la séance qui s’achève aujourd’hui a permis, grâce aux rapporteurs des ateliers ici présents et que je salue chaleureusement, de tirer les principaux enseignements des ateliers, de présenter les recommandations et les propositions qui en sont issues. Et ces présentations ont été de nouveau discutées, sous forme de tables-rondes auxquelles ont pris part des personnalités extérieures, puis à travers des exercices de cas pratiques.

Sous ce format, j’estime que nous contribuons, que vous contribuez, au renouvellement et à l’enrichissement du débat public, mais aussi de l’aide à la décision. Au cours de ces journées, nous avons, vous avez, tissé des liens entre les différents acteurs de la société civile, du monde économique, des représentants de la démocratie sociale, locale ou nationale. C’est précisément ce dont a besoin notre pays.

Sur le contenu, permettez-moi d’exprimer ma grande satisfaction. Pour avoir assisté en partie à plusieurs ateliers, mercredi dernier, j’ai pu constater la qualité des échanges et de la réflexion, mais aussi son caractère opérationnel. Je pense par exemple aux discussions sur les modalités de financement public de la santé, qui ne sont pas toujours assez incitatives pour l’adoption de pratiques vertueuses — pour la prévention en particulier. Je pense aussi à tous les cas d’usages qui ont été abordés au sujet des objets connectés, de la télésanté et de la télémédecine.

Si quelques termes pouvaient sembler relever de la science-fiction, les échanges nous ont montré qu’ils étaient bel et bien ancrés dans le réel, aujourd’hui déjà.

Qu’il s’agisse de prévention, de prise en charge, de protection, de prévision, de formation, d’accompagnement des patients, des professionnels de santé, des usagers du système de soins : le numérique constitue un apport déterminant, mais il faut savoir le maîtriser… et accepter aussi le bénéfice collectif dont il est porteur.

J’en viens d’ailleurs à un sujet qui m’a paru de grande importance : celui de notre capacité à appréhender les nouvelles technologies.

Là encore, ces deux journées de travail ont été riches d’enseignements. Quelles sont les formations nécessaires pour les professions de santé ? Comment les métiers évolueront-ils ? De quelles compétences aurons-nous besoin pour que le numérique inspire pleinement confiance et soit employé au bénéfice de tous ? Et plus généralement, quels niveaux de connaissance et d’appréhension doit avoir le simple citoyen ? Comment gérer la « communication horizontale » dans un monde globalisé ?

Les tables-rondes et les interventions de cet après-midi, sur cette thématique, sur les enjeux de souveraineté numérique, sur nos interdépendances, ont été particulièrement inspirantes.

Il s’agira maintenant d’accompagner la concrétisation de ces échanges, de prolonger les initiatives qui ont été discutées. Pour ma part, en tant qu’élu de la nation, je souhaite que nous nous emparions de toutes ces bonnes idées pour les mettre en œuvre, au sein de la représentation nationale mais aussi dans nos territoires.

Je vous remercie.